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Paolo Lupo, président de l'association

Le business de l'expulsion des Genevois en France


Dans l’Hexagone, les élus sont heurtés. Antoine Vielliard, conseiller général de Haute-Savoie et conseiller municipal de Saint-Julien, trouve le projet «d'autant plus étonnant qu'il s'agit d'enfants de familles qui paient le gros de leurs impôts à Genève. Elles y laissent 800 millions!» Dont quelque 250 millions sont reversés à la France. «Si une telle mesure était appliquée, la discussion sur la répartition de l'impôt devrait être rouverte. Car pour l'instant, le business de l'expulsion des Genevois en France est rentable pour le canton.»Et les Suisses scolarisés en France?Jean-Michel Thénard, le maire de Saint-Julien, reproche pour sa part au gouvernement genevois de saucissonner la problématique, «qui est quand même très complexe. Il faut tout remettre à plat: on ne peut pas parler des frontaliers scolarisés à Genève sans évoquer les Suisses domiciliés sans se déclarer en France, qui n'y paient donc pas d'impôts, mais dont les enfants fréquentent les écoles.»L'élu juge par ailleurs qu'il est très rare que des Français scolarisent leurs enfants à Genève. La plupart du temps, ce serait les Suisses qui procéderaient de la sorte. Selon lui, «le Conseil d'Etat donne une réponse incomplète à une question globale sous la pression des démagogues d'extrême-droite».Cela va trop loin!Le plus fâché est sans doute Michel Charrat, président du groupement transfrontalier européen. «Ce projet n'est pas très réaliste, surtout dans un canton pionnier, qui a accueilli les clandestins dans ses écoles, ce qui fut tout à son honneur. D'une manière générale, je suis contre les mesures qui frappent les jeunes. J'étais déjà contre la suspension des programmes Erasmus pour les étudiants suisses après le vote du 9 février. Maintenant, il faut arrêter. Cela va trop loin! Je ne peux pas envisager que Genève mette en œuvre une telle mesure.»

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