Aujourd’hui Genève ne peut plus tergiverser avec la France voisine pour réaliser concrètement le Grand Genève, alors que Bâle-ville démontre au quotidien que la construction d’une agglomération incluant deux pays européens fonctionne !
De prime abord, tout laisse à penser que Genève est loin d’être un « Out Sider » ; le canton jouit d’une reconnaissance internationale à l’égale des plus grandes métropoles qui accueillent les organisations internationales les plus enviés ; de plus, il bénéficie d’une géographie particulièrement favorable : une seule frontière de 110 kilomètres avec un voisin français contre moins de 6 kilomètres avec le canton de Vaud.
Sans véritable programme de législature 2014-2018 et sans ambition affirmée pour la mise en œuvre du Grand Genève, le canton s’enlise inexorablement et perd de sa crédibilité auprès des partenaires de France voisine. Tout le monde s’accorde à dire qu'au lendemain de l’échec du premier projet de coopération transfrontalière (construction des P+R sur France voisine), que le canton ne tiendra pas les 102 engagements pris lors des accords de Nantua en 2012. La campagne de votation bâclée des P+R et l'absence d'un plan de communication avec ses électeur résidants en France voisine et qui travaillent au quotidien à Genève, démontre si besoins est l'état de délabrement du projet d'agglomération.
Avec cette insouciance caractéristique des genevois, il n'est pas nécessaire d'être devin pour savoir que Genève deviendra dans une ou deux décennies, un ville provinciale de 470 00 habitants.
Il est urgent que Genève bouge en prenant exemple sur l’Eurodistrict Trimational (TCB), que les Bâlois ont su construire avec leurs partenaires des cantons de Bâle-Campagne, de Soleure, du Jura et d’Argovie, d’Alsace pour la France et pour l’Allemagne, de la partie occidentale du Land de Bade-Wurtemberg, le sud de la Rhénanie-Palatinat. Bâle-Ville.
Cette petite ville de 180 000 habitants, a démontré son ambition, son savoir-faire et sa réussite en impulsant, développant et en animant une réelle volonté de coopération transfrontalière trinationale. Ainsi, Bâle n'a pas eu peur de gérer les compromis auprès d’entités territoriales complexes en raison de leur quasi souverainetés !
Si Genève n’e dispose pas des compétences pour mener à bien ce projet qui engage plus que jamais notre avenir et celui de l’Agglomération, pas de problème.... Genève doit maintenant prendre rapidement les dispositions pour se faire aider dans la mise en œuvre du modèle Bâlois :
Instituer l’obligation du compromis
L’ETB compte 62 membres : 29 en Suisse, 18 en France et 15 en Allemagne.
En France, le préfet, le maire et le député partagent une même " vérité " ; dans l’ETB un président de canton peut dire " c’est comme ça ", un député-maire " c’est autrement " et un Landrat " voilà pourquoi c’est différent ".
Démontrer par des actes tangibles la volonté de construire ensemble
L’ETB mène une véritable stratégie tri-nationale, des politiques publiques et des grands projets publics et privés au service de la dynamique métropolitaine tri-nationale. Les partenaires des trois secteurs nationaux travaillent sur des études de faisabilité.
Cette entreprise est possible parce que Bâle apparaît comme une ville de projets. Elle dispose de deux observatoires de qualité, la Wirtschaftsstudie Nordwestschweiz (Etude économique du Nord-Ouest de la Suisse) dont les études sont largement débattues dans les cercles politiques, économiques et associatifs. Malgré les difficultés juridiques, la ville de Bâle soutient les projets.
Communiquer et piloter les enjeux de l’attractivité de la métropole
D’après une étude de Metrobasel, plus de trente mille personnes hautement qualifiées seront recherchées d’ici 2020 pour le cluster économique de Bâle. Le canton de Bâle-Ville investit pour maintenir sa population au niveau actuel (188 000 habitants) en construisant des appartements adaptés aux cadres supérieurs et en intervenant au niveau de la fiscalité pour être attractive.
Les acteurs du projet d’agglomération tri-nationale sont les urbanistes des trois pays, qui ont adopté le système suisse, où les élus demandent aux services de leur proposer une stratégie. Ils se considèrent comme des « passeurs d’idées » et se sentent écoutés et suivi par les élus des trois pays ; bien sûr en fonction des rythmes propres.
Etendre la coopération étroite public / privé
Bâle-Ville bénéficie d’une tradition de coopération très étroite entre le secteur privé et le secteur public. Ainsi, l’exemple de Metrobasel constitue un modèle d’accord gagnant-gagnant entre les élus majoritairement socialistes et verts, avec Novartis. La ville a su créer les conditions cadres favorables pour la multinationale, en contrepartie Novartis a soutenu et développé les actions sociales et écologiques de l’environnement (Novartis Campus).
On peut donc dire que l’administration Baloise sait parfaitement valoriser les points clé pour attirer les entreprises, en proposant des conditions cadres favorables et dire quelles adaptations de l’aménagement du territoire sont nécessaires à la communauté.
Considérer que la réglementation du marché du travail ne doit pas être un frein
Cette concurrence entre les régions du TCB appelle des réglementations du marché du travail favorables à la création d’emplois.
Pourtant, le droit du travail très restrictif reste un frein pris en compte; toutefois cette compétence ne dépend ni des régions, ni de l’Union européenne, elle reste nationale.
En évaluant ce qui se fait à Paris, à Berlin et à Berne, les divergences constatées entre les trois pays peuvent expliquer les différences de développement de l’emploi dans notre région métropolitaine tri-nationale, qui pour le moment ne sont pas à l’avantage du côté français.
Développer le lobbying auprès de Berne et de Paris
Au vu des poids économiques respectifs des trois parties, L’ETB concentre ses activités de « ThinkTank » à Berne et plus tard auprès de Paris et Berlin.