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  • Houda KHATTABI

La Caste des Intouchables


usqu'à preuve du contraire, sont admis à ce jour dans l'enseignement primaire public genevois, et dans la limite des places disponibles, les élèves suisses habitant en France voisine dont l'un des parents au moins est assujetti à Genève à l'impôt sur le revenu. Mais cet article 23 du règlement de l'enseignement primaire pourrait connaître une modification très désagréable: à savoir un quota très strict touchant les genevois installés hors du canton.  Comprendre: les genevois frontaliers. Ils ont beau payer leurs impôts dans leur canton (avec une petite partie rétrocédée indirectement à leur commune de domicile), ces citoyens de seconde zone, premières cibles de mesures discriminatoires qu'elles soient françaises ou genevoises, se trouvent une fois de plus bafoués dans leurs droits constitutionnels. Et tout cela par mesure purement économique, comme si l'éducation des futurs cadres genevois pouvait faire l'objet d'économies de bouts de chandelle! Pourquoi Genève ne créerait pas des classes pour ses enfants qui n'habitent pas dans le canton alors que les communes française n'arrêtent pas d'ouvrir des classes pour des enfants genevois dont les parents ne travaillent pas en France?  L'éducation pour tous ne s'applique pas aux genevois frontaliers, en revanche la nouvelle mesure concoctée par notre Conseil d'Etat ne touchera pas les internationaux. La Genève onusienne maintiendra un privilège arraché aux enfants du canton, punis d'avoir suivi leurs parents qui désespéraient de les loger convenablement.  Car l'histoire commence précisément par le logement. Dans un canton qui n'arrive pas à faire face à une demande immobilière de plus en plus importante, avec des loyers qui dépassent les limites de la décence grâce aux subventions versées aux internationaux (encore eux?) et aux expatriés, chercher un logement hors de Genève n'est plus une option pour de nombreux foyers. Et que l'on ne se leurre pas: malgré l'effort de certains politiques qui promettent (et y croient vraiment) de créer 50'000 logements d'ici à 2030, le canton n'y arrivera pas du fait de son quota de terres cultivables, et densifier ne sera pas toujours possible à cause des droits de recours des riverains des zones concernées. Cela signifie concrètement que de plus en plus de genevois se verront contraints de quitter leur canton chéri.  Mais qu'en sera-t-il alors de l'avenir des enfants de ces exilés immobiliers? Une scolarité impossible à poursuivre dans leur canton d'origine! Restent les écoles françaises et à ce niveau-là soyons honnêtes: hormis quelques petits couacs l'école française reste d'excellente qualité et malgré toutes les peines du monde qu'ont les communes frontalières à essayer de garder des enseignants écrasés par un coût de la vie exorbitant (et cette fois-ci par notre faute!) les élèves qui suivent cet enseignement se voient offrir toutes les chances de poursuivre de belles études et plus tard de belles carrières une fois revenus en Suisse.  Oui mais voilà: l'Université demande une note d'au moins 60% au baccalauréat français, alors que ce pourcentage monte à 80% pour les écoles fédérales! De quoi donner des sueurs froides aux parents qui voient déjà leurs progénitures exclues de l'enseignement supérieur helvétique. Quant aux places d'apprentissage, elles deviennent de moins en moins évidentes suivants les filières, d'autant plus que travailler ou effectuer un stage à Genève n'est plus possible avec une adresse en France. Ceci implique clairement une mise à l'écart de cette sous-catégorie de genevois désormais traités comme des parias!  Il ne leur reste plus qu'une solution: quitter leur logement français et retourner à Genève. Ah, mais j'oubliais: encore faudra-t-il qu'il y trouvent un logement!  Houda Khattabi, candidate PDC au Grand Conseil

Jusqu'à preuve du contraire, sont admis à ce jour dans l'enseignement primaire public genevois, et dans la limite des places disponibles, les élèves suisses habitant en France voisine dont l'un des parents au moins est assujetti à Genève à l'impôt sur le revenu. Mais cet article 23 du règlement de l'enseignement primaire pourrait connaître une modification très désagréable: à savoir un quota très strict touchant les genevois installés hors du canton.

Comprendre: les genevois frontaliers. Ils ont beau payer leurs impôts dans leur canton (avec une petite partie rétrocédée indirectement à leur commune de domicile), ces citoyens de seconde zone, premières cibles de mesures discriminatoires qu'elles soient françaises ou genevoises, se trouvent une fois de plus bafoués dans leurs droits constitutionnels. Et tout cela par mesure purement économique, comme si l'éducation des futurs cadres genevois pouvait faire l'objet d'économies de bouts de chandelle! Pourquoi Genève ne créerait pas des classes pour ses enfants qui n'habitent pas dans le canton alors que les communes française n'arrêtent pas d'ouvrir des classes pour des enfants genevois dont les parents ne travaillent pas en France?

L'éducation pour tous ne s'applique pas aux genevois frontaliers, en revanche la nouvelle mesure concoctée par notre Conseil d'Etat ne touchera pas les internationaux. La Genève onusienne maintiendra un privilège arraché aux enfants du canton, punis d'avoir suivi leurs parents qui désespéraient de les loger convenablement.

Car l'histoire commence précisément par le logement. Dans un canton qui n'arrive pas à faire face à une demande immobilière de plus en plus importante, avec des loyers qui dépassent les limites de la décence grâce aux subventions versées aux internationaux (encore eux?) et aux expatriés, chercher un logement hors de Genève n'est plus une option pour de nombreux foyers. Et que l'on ne se leurre pas: malgré l'effort de certains politiques qui promettent (et y croient vraiment) de créer 50'000 logements d'ici à 2030, le canton n'y arrivera pas du fait de son quota de terres cultivables, et densifier ne sera pas toujours possible à cause des droits de recours des riverains des zones concernées. Cela signifie concrètement que de plus en plus de genevois se verront contraints de quitter leur canton chéri.

Mais qu'en sera-t-il alors de l'avenir des enfants de ces exilés immobiliers? Une scolarité impossible à poursuivre dans leur canton d'origine! Restent les écoles françaises et à ce niveau-là soyons honnêtes: hormis quelques petits couacs l'école française reste d'excellente qualité et malgré toutes les peines du monde qu'ont les communes frontalières à essayer de garder des enseignants écrasés par un coût de la vie exorbitant (et cette fois-ci par notre faute!) les élèves qui suivent cet enseignement se voient offrir toutes les chances de poursuivre de belles études et plus tard de belles carrières une fois revenus en Suisse.

Oui mais voilà: l'Université demande une note d'au moins 60% au baccalauréat français, alors que ce pourcentage monte à 80% pour les écoles fédérales! De quoi donner des sueurs froides aux parents qui voient déjà leurs progénitures exclues de l'enseignement supérieur helvétique. Quant aux places d'apprentissage, elles deviennent de moins en moins évidentes suivants les filières, d'autant plus que travailler ou effectuer un stage à Genève n'est plus possible avec une adresse en France. Ceci implique clairement une mise à l'écart de cette sous-catégorie de genevois désormais traités comme des parias!

Il ne leur reste plus qu'une solution: quitter leur logement français et retourner à Genève. Ah, mais j'oubliais: encore faudra-t-il qu'il y trouvent un logement!

Houda Khattabi, candidate PDC au Grand Conseil


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